Il est indéniable que l’aéronautique civile subit actuellement une crise conjoncturelle, transitoire, liée à la pandémie de COVID-19. Le transport aérien traverse une zone de turbulence.
Malgré tout l’industrie aéronautique a encore de l’avenir, chez AIRBUS c’est encore 10 ans de carnet de commande et 7500 avions à construire.
Le groupe THALES a annoncé sa volonté de supprimer plus de 1300 postes dans les activités avioniques. En ce qui nous concerne, THALES AVS envisage la suppression de 998 postes.
Vendôme est le deuxième site le plus impacté dans FLX après le centre de réparation CSC de Châtellerault.
Ici, il est prévu la suppression de 136 postes sur 473 soit 28,75 % de l’effectif. C’est plus du quart des effectifs ! C’est énorme !
A ces suppressions d’emplois dans la filière, s’ajoute pour les prochaines années une réduction de l’investissement à tous les niveaux, que ce soit en production, maintenance, logistique, frais commerciaux, services support et en recherche et développement.
L’annonce du rapatriement de la PLV ici boulevard de l’Industrie entre dans ce plan d’économie.
THALES, comme d’autres, profite de la situation pour mener une restructuration sur le dos du COVID !
L’état français, dans son plan de soutien à la filière aéronautique de 8 Milliards d’€, a inscrit la mise en place de l’activité partielle de longue durée (APLD) pour aider les entreprises à faire face à l’impact de la crise sanitaire COVID-19 avec pour objectif de préserver les emplois et de sauvegarder les compétences.
Curieusement, chez THALES où l’état français est le premier actionnaire on fait l’inverse.
THALES annonce supprimer des emplois avant la mise en place de l’APLD. La direction met la charrue avant les bœufs en voulant supprimer des emplois, négocier un accord d’accompagnement, sans pour cela chercher des solutions alternatives, ni d’ailleurs attendre les conclusions des expertises diligentées au niveau des CSEC d’AVS, TAES et LAS.
La direction a-t’elle peur qu’il soit démontré que ces suppressions de postes relèvent plus d’une restructuration pure et dure que des retombées de la crise COVID ?
Il faut que l’état montre l’exemple et impose à THALES d’autres choix. La mise en place de l’Activité Partielle de Longue Durée doit assurer la pérennité des emplois et des sites.
Si ce plan était mené à son terme, ces suppressions d’emplois, entraineraient des pertes de compétences et de savoir-faire qui fragiliserait certains sites dont le notre.
Ces suppressions d’emplois compromettraient gravement la capacité de rebondir au sortir de la crise et les conditions de travail des salariés « restants » se dégraderaient considérablement.
Si on supprime des postes aujourd’hui, on sait pertinemment qu’on ne les retrouvera pas demain !
Il faut que cesse cette désindustrialisation.
Aussi la CGT revendique que s’il y a des départs de salariés en mesure d’âge, ils doivent être compensés par des embauches.
Ainsi THALES contribuerait aux attentes des sans-emploi de tous niveaux de qualification, dont les nombreux intérimaires qui sont passés ici, et profiterait de la période de baisse de charge pour les former et préparer le rebond et le futur de l’industrie aéronautique qui reste une industrie d’avenir.
Ce plan de suppression d’emplois est aujourd’hui non justifié économiquement. La recherche du profit maximum par la variable d’ajustement de la masse salariale ne doit pas être le seul horizon de notre société.
THALES profite de la situation pour détruire l’emploi afin de rassurer le marché des spéculateurs boursier.
Le versement d’un acompte sur dividende ordinaire au titre de l’année 2020 représentant plus de 85 millions d’€ en est une preuve. De plus THALES annonce un taux de rentabilité à 8% à la place des 11% initialement prévu, comme quoi le groupe se porte bien. Les experts économiques partagent cette analyse.