Nous avions plusieurs fois demandé à l’ordre du jour de parler de la stratégie de l’emploi au regard des mesures d’APLD et de l’Accord de Soutien de l’Emploi (ASE ou SIERRA). Cela nous a été plusieurs fois refusé sous différents prétextes. Pour autant il s’agit bien d’un sujet qui doit être traité en CSE. La situation dans d’autres établissements d’AVS, comme notamment Thonon et Vélizy, nous a de longue date inquiété et nous vous l’avions déjà dit. Ces inquiétudes se confirment malheureusement aussi sur notre site Valentinois.
Nous souhaitons ici évoquer deux sujets.
Projet Finance/ Compta Fournisseurs
En premier lieu le « projet Finance » ou « Compta Fournisseurs ». Dans ce projet il était prévu que l’ensemble des postes seraient conservés avec pour ceux qui ne participeraient pas à la mobilité une ouverture de poste à Vélizy. Le projet concernait en tout 14 postes.
Actuellement à Vélizy il y a 8 postes qui sont de fait maintenus. La situation qui nous a été remontée est préoccupante. Une situation clairement de surcharge de travail, une désorganisation des activités récurrentes sans aucune création de poste en perspective. Pire nous avons appris que non seulement le nombre de poste n’était pas atteint mais que des licenciements sont en cours dans l’équipe. Nous levons donc une alerte à nos collègues du groupe puisqu’après la fusion AVS de la compta il est maintenant question d’une évolution de ces métiers de la finance en créant un centre d’excellence à Hélios. Vu cette expérience malheureuse, nous ne pouvons pas imaginer qu’elle se fera sans perte d’emploi. Nous souhaitons avoir votre avis sur le sujet puisque le projet initial concerne des emplois et des compétences venant de notre établissement de Valence.
Délocalisation: 50% de l’activité en Inde
En second lieu nous voulons évoquer plus en détail le projet d’emploi de FLX notamment en Inde. Nous avons régulièrement demandé de connaitre tous les projets concernés à Valence que ce soit par l’ECC-Inde ou de la sous-traitance/cogérance en Inde.
En effet, suite au market place de Valence, le département SAF de Valence a reçu un mail de Monsieur Lenoir, Vice-Président Software Avionics Function Competence Flight Avionics, avec en pièce jointe le « plan métier » qu’il conseille à tous de lire (en pièce jointe). C’est un document qu’il a lui-même validé.
Dans ce document il est expliqué que « pour répondre aux enjeux de compétitivité (taux horaire) et de raréfaction des ressources en ingénierie (solution logicielle) nous devons construire nos plans de ressources dans un équilibre :
- Ressources en propre AVS/DMS (Thales-Fr)
- Ressources en propre Thales India (Thales-In)
- Ressources en Sous Traitance Stratégique (STS)
La répartition courante est de 75 / 9 / 16 (75% des effectifs ‘directs’ sont Thales-Fr, 9% Thales-In, 16% STS). L’objectif est d’augmenter la part relative Thales-In et STS afin d’améliorer notre résilience à la raréfaction/attrition des compétences en solution logicielle et réduire notre taux horaire[…] L’objectif est d’améliorer notre compétitivité de 50% d’ici fin 2023 […et] augmenter la part Thales-In et STS des primo développements (Flyt, PureFlyt…) : objectif de 50% Thales-In/STS à l’horizon 2024 au plus tard ».
Nous comprenons que, pour reprendre une de vos expressions, la compétence logicielle risque fort de ne plus être « cœur métier » et qu’il faudra la laisser à d’autres. Oubliant que les compétences cœur métier se développent si on en a vraiment envie et si on s’en donne les moyens (qui existent) !
Dans les documents en référence se trouvent une Mindmap dans laquelle le responsable du FM à Valence, est identifié comme le responsable pour piloter l’objectif de 50% d’activité à Bangolore à l’échelle 2024/2025.
Il ne s’agit même plus de 50% Sous-traitance/Inde mais de 50% d’activité en Inde.
Nous notons le paradoxe : pour répondre à la raréfaction de l’emploi on va développer la sous-traitance et le travail en Inde. Vous avouerez que pour motiver de futur candidat à l’emploi, il y a certainement d’autres discours à avoir. Nous notons également déjà une forme de démotivation de la part de certains salariés Valentinois.
Cette stratégie s’accompagne d’un plan de « formation à la culture indienne obligatoire ». Formation déjà mise en pratique dans les équipes et pendant ce temps des formations essentielles pour de nouveau développement seront sacrifier faute de budget. Budget réduit par ailleurs par une politique voyage qui encourage un nombre important du personnel à aller rencontrer nos collègues indiens.
Vous noterez que cette raréfaction de l’emploi a bien été provoqué et entretenue par les accords de suppression d’emploi qui devaient soutenir l’emploi en France. Ces accords permettront en fait de le développer… en inde. Il s’agit d’une stratégie que vous mettez en place à Valence: vous disiez, vous-même dans un précédent CSE que le seuil de compétence du FM de Valence était trop haut, qu’il fallait le réduire à une trentaine de personne. Des postes clés ont été supprimés sans remplacement. Evidemment quand l’activité repartira nos équipes auront diminué, comme nous l’avait déjà expliqué votre prédécesseur, pour un autre projet, vous nous expliquerez que la seule solution à cette raréfaction de l’emploi est de développer l’activité en Inde. Cette stratégie de casse occasionne cette raréfaction, c’est une stratégie mortifère que nous dénonçons et qui n’a qu’un but : les EBIT à deux chiffres pour toujours plus de dividendes aux actionnaires.
Monsieur le Président, le premier actionnaire de Thales est l’état Français qui demande la relocalisation du travail en France, cette stratégie de casse de l’emploi pour un développement en Inde n’est pas en phase avec les stratégies de notre actionnaire principal. Nous appelons à votre responsabilité sociétale en tant que Président de notre CSE à Valence mais aussi en tant que Vice-Président. Nous estimons donc particulièrement justifié un suivi mensuel régulier et détaillé de l’activité en liaison avec notre site, de la politique de l’emploi direct et induit en France comme hors de France. Vous pouvez nous faire confiance : nous resterons très vigilent sur ces sujets.