Dans la série consacrée aux réorientations professionnelles dans Thales, la CGT vous propose cette interview avec une ancienne salariée de Thales AVS .
Quel est ton parcours professionnel et scolaire avant ton entrée dans Thales ?
J’ai fait un BEP sanitaire et social, ensuite un CQPM conducteur de système automatisé (niveau proche du BEP) à l’AFPI/AFPA en 2005. Cette dernière formation me paraissant un point d’entrée dans le monde de l’industrie et était aussi un prérequis pour rentrer par exemple à STMicroelectronics.
Quel est ton parcours professionnel dans Thales ?
J’ai été embauché à Thales en 2007 en qualité d’opératrice avec un coefficient P2/190. Lorsque j’ai quitté Thales fin 2021 soit 14 ans plus tard, j’avais atteint seulement le coefficient P3/215 après une VAE BAC électronique validée en 2012/2013 et des difficultés pour faire reconnaitre cette nouvelle qualification. Cette VAE ne s’étant pas accompagnée d’un changement de classification, je me suis donc tourné vers la CGT qui a porté mon dossier auprès des RH. Cela s’est soldé au bout de quelques mois par un changement de classification, une augmentation de salaire et une indemnité assez conséquente correspondant à un rattrapage de salaire sur une période longue.
Ton sentiment sur la place de la femme dans l’établissement en termes notamment de formation et d’évolution professionnelle ?
À l’époque c’était encore un milieu assez machiste. Les managers démarchaient avant tout des hommes pour les faire évoluer professionnellement. Elle allait prioritairement vers eux. Les femmes avaient du mal à évoluer et ce n’est pas quelques contre-exemples qui prouvaient le contraire. Notre établissement avait les moyens d’appliquer une politique plus ambitieuse vis-à-vis des femmes. Pour ma part, cela faisait 5 ou 6 ans que j’avais exprimé mon souhait de développement professionnel sur une formation post-bac ; systématiquement refusé pour des raisons budgétaires. J’étais polyvalente et j’aimais apprendre. Mes managers ont toujours reconnu mes capacités sans jamais me donner les moyens de les exprimer. D’où un gros sentiment de frustration lorsque par exemple un CQPM avait été proposé à des hommes pour monter en compétence et en qualification. Résultat : pas une femme n’a fait cette formation.
Fort heureusement, les mentalités évoluent en matière d’égalité professionnelle. Par exemple, le métier de logistique est de plus en plus ouvert aux femmes. Je le constate dans ma société d’accueil pour mon alternance.
Quel a été l’élément déclencheur dans ta réorientation professionnelle ?
L’élément déclencheur a été la fin annoncée de la ligne de production sur laquelle je travaillais, avec dans le même temps un bilan de compétence qui m’avait orienté soit vers la logistique soit vers la qualité. Sans la GAE (Gestion Active de l’Emploi) qui accompagnait la disparition de mon activité et donc de mon poste, je ne serai probablement pas partie. Je me suis servie de la GAE comme d’un levier pour demander une formation supérieure. Et les évènements se sont très vite enchainés:
- 2020/2021 – formation BTS technicienne logistique en alternance dans une société hors Thales tout en restant dans l’effectif inscrit de mon établissement
- 2021/2022 – une licence professionnelle « coordinatrice des améliorations des processus d’entreprise » avec en parallèle un CQPM BTS chargé de projet industriel. Ces deux formations se terminant en septembre 2022 (j’ai pour le moment une très bonne moyenne)
- Dès septembre 2022 je pourrais m’engager sur un Master 2 « supply chain » en alternance sur 2 ans. J’ai déjà réussi les concours d’entrée dans les grandes écoles pour ce master.
Le métier que je vise est celui de chef de projet ou manager dans le domaine de la Supply Chain.
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