Déclaration CGT pour le CSE Extra du 10 avril 2020

Le 26 mars 2020, les 4 organisations syndicales représentatives du groupe Thales et la Direction signaient un accord portant sur les mesures à mettre en place dans les entreprises du Groupe pour faire face à l’épidémie de covid19.

Notre volonté, exprimée dans le préambule de cet accord, est de protéger les salariés en participant à l’effort national de non propagation du covid19 et de baisse du taux de mortalité lié à la Pandémie.

Seules les activités critiques et vitales, devaient être maintenues, après avoir mis en place toutes les mesures sanitaires de protection pour les salariés devant se rendre sur leur lieu de travail.

Ainsi peut-on citer le maintien opérationnel des hélicoptères de la protection civile, des avions civils et/ou militaires pour le transport de patients et du matériel médical. Par ailleurs, notre accord affirme que le télétravail doit être privilégie au maximum.

Un nombre très important de pays dans le monde est sous confinement à divers degrés : Etats Unis, Inde, UK, Espagne, Italie, etc.

Ce qui signifie une activité quasiment à l’arrêt non seulement pour nos clients et nos sous-traitants (avec les problèmes d’approvisionnement par exemple) mais aussi pour nos concurrents. 

Alors que l’aéronautique fait face à une crise sans précèdent,  (plus impactant que celle du 11 septembre et que la crise financière de 2009). Anticiper la reprise de l’activité avionique n’a pas de sens alors  que 98 % du trafic passager mondial est à l’arrêt, que la moitié de la planète est en confinement.

Le groupe bénéficie d’une situation financière très solide,  au 31 Décembre 2019 il disposait de: 2 Milliards d’euro d’EBIT, 1,4 Milliards d’euro en net, 1,3 Milliards d’euro de trésorerie.

Le Groupe vient de signer une ligne de crédit syndiquée complémentaire de 2 Milliards d’euro et a réorienté les dividendes  d’un montant de 430 Millions d’euro, il peut ainsi payer les salaires et anticiper les besoins pour une reprise future !

Malgré tout, vous jugez nécessaire de reprendre l’ensemble des activités au CSC au-delà des activités stratégiques et critiques maintenues sur notre site depuis le 23 mars, sous prétexte qu’elles seraient considérées critiques par les clients.

Nous soulignons les efforts mis en œuvre pour respecter les mesures barrières néanmoins l’immaturité de la gestion d’une crise d’une telle ampleur laisse planer des doutes sur les motivations et l’efficience d’une telle politique.

Une reprise d’activité reviendrait à remettre en cause les énormes sacrifices que nous avons tous consentis collectivement depuis presque 1 mois. Hors de question de risquer d’annuler les effets positifs de celui-ci.

C’est ainsi que le Plans de Continuité des Activités c’est transformé en Plan de reprise progressive des activités avant même que le gouvernement évoque la fin du confinement.

Pour notre organisation syndicale, une telle reprise pendant la période du confinement est contraire à l’objectif premier de notre accord Cela est prématuré, grave de conséquence et de nature à ruiner les efforts consentis par l’ensemble des citoyens en restant confinés.

Qui plus est, cette relance d’activité précipitée est contraire à l’objectif premier de l’accord groupe Covid-19 d’autant que ce dernier, signé par toutes les OS représentatives du groupe, définit des dispositions pour la période de confinement.

Pour conclure, ce n’est pas le moment de relâcher l’effort sur le confinement au risque de réenclencher une spirale infernale. C’est dit et redit par les médias, le gouvernement et surtout les soignants qui commencent à entrevoir les premiers effets de ce confinement.

Plus le nombre de salarié-e-s en activité sera élevé plus statistiquement les risques seront importants de diffuser le virus non seulement pour soi-même mais pour les autres indépendamment d’ailleurs des conditions sanitaires.

Ainsi, nous souhaiterions vous interpeler sur le fait  que la vie de l’entreprise c’est avant tout la vie de ses salarie-e-s et que la tentation d’une gestion de cout ou de cash de cette crise pourrez-vous faire oublier que ses salariés en sont la première richesse.

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