Compte Rendu CGT CSE (07/05/2020)

Point de situation économique

La direction et les représentants de différents Centres de Compétence nous ont jusqu’à maintenant donné un tableau quasiment catastrophique de la situation pour nous.

Nous constatons aujourd’hui un changement de ton notable pour les business segments HEA, MAV et CLA.

Dans le domaine civil aucune rupture de contrat n’est évoquée ni demande explicite de baisse de production. Dans le domaine des hélicoptères la situation n’est pas non plus si catastrophique, le secteur civil a baissé mais des besoins existent encore, même si ici aussi certains secteurs vont être touchés négativement. Par ailleurs le secteur militaire est actuellement toujours maintenu pour les avions comme pour les hélicoptères.

Si le prix du pétrole est en baisse forte, Schlumberger souhaite pourtant que nous leur livrons les magnétomètres. Donc là encore des difficultés à prévoir mais pour l’instant il ne faut pas tout voir qu’en négatif.

Pour autant personne ne doit être dupe, c’est bien une situation particulièrement compliquée et  il ne faut pas faire actuellement des pronostics sur les conséquences économiques dans le monde de l’aéronautique. Soit la crise est passagère et les commandes ne seront que « reportées » et le doublement du trafic mondial régulier va repartir, ce ne serait alors que du conjoncturel. Soit la crise est en effet bien plus grave et dans ce cas il n’est pas possible de poursuivre les mêmes objectifs que le jour d’avant ! Avec la crise environnementale et éventuellement d’autres crises sanitaires qui pourraient venir, il serait alors urgent de changer radicalement de paradigme et d’envisager autre chose que juste des adaptations et des restructurations !

La seule stratégie de nos directions qui est de faire des rentrées (du cash) pour envisager peut-être dans le futur de nouveau projet ne peut pas nous suffire ! Selon notre directeur de site la directive de Jean Paul EBANGA ce n’est pas de faire des commandes pour des commandes mais pour du chiffre d’affaire (du cash). Nous avons trop longtemps vu que l’investissement sur du long terme, même quand tout va bien, n’est pas la priorité ! Combien de projet de recherche ont permis de financer d’autres projets économiquement plus rentables ? Nous sommes toujours appelés à des objectifs ambitieux pour augmenter la trésorerie. Il est peut-être temps de voir d’autres solutions et de remettre les êtres humains que nous sommes au cœur de la stratégie de l’entreprise.

C’est bien la volonté de la CGT, nous défendons l’emploi mais dans de bonnes conditions et nous n’acceptons pas de courir derrière la machine en aveugle ! La navigation à vue à la petite semaine (semelle) n’est pas une perspective.

Évolution du planning d’activité opérationnelles

De semaine en semaine le nombre de salarié sur le site augmente mais les difficultés avec. Après la « simple distanciation physique », il a fallu instaurer des sens unique dans les couloirs, puis envisager de faire porter à tout le personnel de CCI soit des masques chirurgicaux soit des masques FFP2.

Après une alerte de la CSSCT la densité est telle qu’il est maintenant nécessaire de ré-envisager des shifts : une partie des salariés travailleront en équipe du matin une autre d’après-midi et en alternance d’une semaine à l’autre. Ces deux équipes ne devraient pas se rencontrer. Il y a pour autant des salariés qui travailleront en plage horaire « normale » avec l’obligation de quitter les bâtiments pendant la pause méridionale pour le nettoyage des bâtiments.

Il est à noter qu’il y a encore peu l’idée de shift était inopportune. Cela aurait pu être pourtant le moyen de se préparer à cette situation qui devient maintenant absolument nécessaire.

On le voit bien c’est une course derrière la machine avec toujours du retard et la nécessité de réagir dans l’urgence. Excepté la CGT tous les autres syndicats acceptent cette situation ! Sans aucun doute en voulant bien faire mais en subissant la stratégie du choc de Naomi Klein (avec une vidéo)

La question de redémarrer le restaurant est à nouveau mise sur la table. Le secrétaire du CSE précise à nouveau que les salariés d’Eurest n’attendent que ça. Comme déjà évoqué dans une précédente communication, ce n’est pourtant pas l’avis que la CGT a eu des salariés du restaurant. Si la situation est compliquée pour nous elle l’est forcément encore plus pour du personnel qui travaillent dans l’alimentaire ! Et par ailleurs la question du prix doit sérieusement être évoquée. Les informations ici correspondent, il leur faut au moins 50 convives pour que cela puisse être rentable.

Mais qui sont les salariés de Thales qui travaillent sur le site aujourd’hui ? Majoritairement des ouvriers et techniciens qui ne représentent pas la majorité des convives classique d’Eurest. Il est par ailleurs proposé des lunch box qui sont normalement plus cher. Il faudra donc discuter du prix. La CGT demande à ce sujet que si le prix est supérieur au prix « normal » l’entreprise pourrait prendre la différence. Ce sujet est retoqué par le directeur du site : ce n’est pas d’actualité cette question arrive trop tôt.

Le petit train et le couloir U

On pourrait presque en rire. Le petit train est remis en place, toujours avec un prestataire (puisque ce n’est pas un travail cœur métier –nous n’avons toujours pas bien compris ce que cela voulait dire).

La CGT évoque à ce sujet, la question de la transmission des règles de prévention aux personnels non thalésien travaillant sur le site : les informations sont peut-être bien transmises de direction à direction mais nous l’avons constaté sur le terrain elles ne descendent pas jusqu’aux salariés ! Ce souci est relevé par l’inspecteur du travail, présent à ce CSE, qui confirme ici qu’il faut impérativement tout mettre en œuvre pour que ces règles soient réellement connues de toutes les personnes qui travaillent sur le site. L’inspecteur du travail signale même que cela pourrait éviter des situations de stress de la part de certains salariés.

La CGT pense qu’il serait bon de voir la question du petit train qui de fait circule au milieu du couloir et pourrait gêner le passage en ne permettant pas les règles de distanciation physique… La question au regard de notre direction n’a visiblement pas de sens.

Pourtant une question similaire venant d’une autre organisation syndicale devient elle intéressante et nécessite une réflexion : les personnes qui discutent dans le couloir peuvent provoquer des bouchons. Lors de la visite du CSSCT du 11 mai, la question du petit train est revenue sur la table avec de véritables problèmes dans le magasin. Il faut maintenant engager des réflexions sur la circulation et les priorités du petit train en générale…

De la parano des membres de la CGT ? Peut-être mais le ton sec trop souvent répété à l’égard des représentants de la CGT peut bien engendrer cette paranoïa. A moins que la CGT pose des questions trop compliquées que la direction souhaite éviter ? La question de la gestion des risques psychologiques du personnel sur site comme du personnel hors site sans information et sans contact pourrait aussi être un autre exemple.

Consultation sur la reprise complémentaire du travail sur le site

La CGT demande à ce que cette consultation soit reportée en début d’après-midi pour lui laisser le temps de l’échange entre ses représentants et par ailleurs parce qu’un de ses élus a été dans la nécessité de participer à une audio avec la direction AVS. Cette demande est refusée par toutes les autres organisations syndicales alors que cela avait fait lors de précédent CSE !

Bien que cet élu ait participé à une partie du CSE, son vote ne sera pas pris en compte. D’une certaine manière c’est évidemment difficilement contestable, sauf que lors d’un précédent CSE il avait été dit qu’ayant participé à au moins une partie d’autres élus pouvaient voter par « procuration ». Le président demande quels sont les votants mais n’ayant pas entendu de vive voix l’ensemble des élus, on peut ici encore se demander si tous les élus étaient bien présents au moment du vote.

L’ensemble des élus de la CFDT, de la CFE-CGC et FO votent POUR. Seul un élu de la CGT vote CONTRE :

  • s’il est important que les salariés puissent travailler il faut prendre le temps pour assurer les conditions de sécurité des salariés
  • certains salariés qui ont les moyens de télétravailler, sont au chômage partiel. Et pendant ce temps d’autres salariés sont sous pression pour essayer de finir leurs activités dans les deadlines. Ce sont là des situations de stress pour tout le monde
  • les réflexions sur une réelle diversification de nos activités et laissées à d’autres instances dirigeantes. Est-ce que les salariés au chômage partiel ne pourraient pas utilement être remis au travail sur ces questions et la préparation de l’avenir un peu plus lointain que juste la fin de l’année ?
  • la question des risques psycho-sociaux n’est pas traitée à sa juste valeur et mériterait une évolution du Document Unique d’Evaluation des Risques Professionnels.
  • les questions des conditions de travail (prime d’équipe, temps choisi…) ne sont pas traitées
  • La CGT demande l’ouverture d’une négociation groupe sur la sortie de crise afin que toutes les précautions tant en matière de reprise d’activités que sur la protection de la santé et de la sécurité ainsi que la situation des salariés soient prises en compte. Les mesures mise en place doivent être cadrées.  Là encore, Thales veut faire vite écartant ainsi tous risques.

Défendre les salariés c’est aussi envisager l’emploi sur le long terme et sortir de l’urgence et du traitement de la catastrophe par le seul bout de la lorgnette financière. La CGT veut défendre utilement les salariés et met en place des groupes de travail pour envisager la diversification et voir par exemple l’avion de demain, un avion moins polluant… La CGT est en contact avec des experts reconnus dans le domaine et reste en relation avec les syndicats d’autres entreprises aéronautiques (comme Airbus par exemple).

Chômage partiel

Il est à noter que pour CCI personne ne va travailler 5 jours par semaine. Tout le monde sera donc impacté par du chômage partiel.

La CGT aurait voulu ici traiter de la question des personnes en temps choisi qui sont impactées par le chômage partiel. Le sujet est en cours de discussion/négociation au niveau AVS. Il serait question que contrairement à nos accords dans cette période de crise il ne serait pas possible de déplacer les journées de temps choisi.

Cela serait particulièrement injuste et inégalitaire.

Prenons un premier exemple: deux personnes à 80% avec les mêmes conditions de travail et de rémunération, une personne prend les lundis l’autre les vendredis, si les vendredis sont chômés (comme c’est ce qu’il semblerait devenir la règle durant la période de chômage partiel) il y aura de fait une différence de salaire entre les deux personnes qui pourtant ne devrait pas en avoir.

Autre exemple toujours une personne à 80% avec le vendredi en temps choisi et une autre à 100%, les deux personnes pourraient travailler effectivement la même durée mais avoir un salaire différent. La baisse de salaire pour une baisse de temps de travail peut s’entendre mais à travail égal ce n’est pas normal.

Ce changement n’est même pas à l’avantage économique de l’entreprise ou si peu ! Mais c’est visiblement trop de liberté donné aux salariés ! Il est question de supprimer le temps choisi et de le remplacer par du temps partiel et ne nous trompons pas on commence maintenant pendant la période de crise sanitaire et économique pour l’institutionnaliser après c’est clairement le but de la direction AVS !

Est-ce que nous pouvons accepter ces situations ? Pour la CGT ce n’est pas le cas,

nous avons besoin de votre soutient
pour défendre l’accord ex-TAV
actuellement encore en vigueur
 !

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