Activités aéronautiques : Quel avenir ?

Quelle est la stratégie de la direction  ?

L’aéronautique civile subit actuellement une crise conjoncturelle, transitoire, liée à la pandémie de COVID19. En réponse, la direction de Thales a annoncé sa volonté de supprimer plus de 1300 emplois (postes) dans les activités avioniques sur tout le Groupe Thales sans oublier les quelques 500 intérimaires et prestataires de service non reconduits. Dans le groupe, ces suppressions d’emplois représentent environ 25% de l’effectif lié à l’avionique, 15% de celui lié à l’électrification de l’avion et 20% de celui lié à la gestion du contrôle aérien.

A ces suppressions d’emplois, s’ajoute une réduction de l’investissement pour les deux prochaines années à tous les niveaux, que ce soit en production, maintenance, logistique, frais commerciaux, services support ou en R&D. Une négociation s’est ouverte au niveau du Groupe Thales pour évaluer la situation puis décider des mesures à mettre en œuvre pour accompagner ce plan, sur la base du volontariat.

La direction se base sur les conséquences de la crise COVID19 pour justifier sa décision, en y intégrant un certain nombre de réorganisations d‘activités prévues avant la pandémie, dont une réorientation vers ses nouveaux centres de compétences en ingénierie (ECC) d’Inde et de Roumanie, et ceci au détriment de la France.

Et vous, pensez-vous réellement que la stratégie de la direction, alors même que le Groupe dans son ensemble se porte bien malgré la pandémie, soit de nature à préparer l’avenir ?

Quel est le positionnement de la CGT Thales ?

La CGT Thales se positionne clairement contre ce plan de suppression d’emplois qui met en danger non seulement notre capacité à anticiper le rebond du trafic aérien demain, mais aussi notre capacité à assurer l’avenir de toutes les activités aéronautiques au sein du Groupe. La direction met la charrue avant les bœufs en voulant négocier un accord d’accompagnement, sans pour cela chercher des solutions alternatives, ni d’ailleurs attendre les conclusions des expertises diligentées au niveau des CSEC d’AVS, TAES, LAS. Ce qui anime notre direction : un retour à la profitabilité au plus vite en utilisant les salarié-e-s comme variable d’ajustement financier, puisque le Groupe devrait se contenter d’un taux de profit proche de 8% pour 2020 au lieu des 10% prévus avant la crise !

Quelles propositions de la CGT Thales ?

Au-delà de notre opposition à ce plan, nous proposons diverses pistes, certaines de court-terme, d’autres de moyen et long terme, certaines pour la filière aéronautique et d’autres plus largement pour le Groupe Thales :

  • Utiliser l’APLD (Activité Partielle Longue Durée) en tablant sur une reprise du trafic aérien d’ici fin 2021, voire 2022, même si nous considérons que Thales a les moyens financiers de faire face à la crise sans solliciter les deniers publics.
  • Diminuer le temps de travail avec par exemple le passage aux 32 heures hebdomadaires, se traduisant par un forfait à 200 jours pour les ingénieur-e-s et cadres au forfait-jours.
  • Réorienter une partie de l’ingénierie Thales de manière durable vers des secteurs porteurs et répondant à de véritables besoins, comme le médical ou la cyber sécurité afin d’accroitre la diversification du Groupe.
  • Maintenir un haut niveau de R&D/R&T pour éviter de prendre du retard sur l’innovation.
  • Soutenir les sous-traitants TPE et PME pour préserver notre patrimoine de compétences.
  • Définir une ligne stratégique long terme pour l’avion du futur, plus écologique, électrique, décarboné, optimisant les plans de vols, sécurisant le contrôle aérien.
  • Conduire la transition énergétique et écologique de toute la filière aéronautique, en appui sur les compétences des salarié-e-s de Thales, dans un projet cohérent de toutes les sociétés du Groupe avec une prévision budgétaire et des moyens.

Comment agir maintenant ?

Construire ensemble

Nous ne prétendons pas avoir toutes les réponses et c’est en s’appuyant sur l’expérience, les compétences et savoir-faire des salarié-e-s que nous construirons ensemble une feuille de route globale, cohérente et réaliste notamment pour la filière aéronautique. Pour ce faire, nous avons mis en œuvre un forum d’expression (https://tav.cgtthales.fr/community/) pour organiser ce débat plus que nécessaire.

Agir ensemble

Mais dans l’immédiat, il nous faut faire barrage à ce plan de suppressions d’emplois. C’est un préalable nécessaire aux propositions que nous pourrions avoir, et cela sans attendre que la direction dévoile l’impact de ce plan en termes de disparition d’emplois, établissement par établissement. L’activité aéronautique au sein du Groupe n’est pas la simple somme de ses établissements mais un collectif de salarié-e-s réuni-e-s par une même filière.

A cet effet, nous prévoyons d’organiser des assemblées de salarié-e-s sur tous les établissements liés à la filière aéronautique. Nous invitons tou-te-s les salarié-e-s et les autres organisations syndicales à nous rejoindre dans ces initiatives.

En tout état de cause, une chose est certaine : modifier la stratégie envisagée par le Groupe est possible mais nécessite l’implication de tous les salarié-e-s. L’exemple en cours, concernant le site de DIS Pont-Audemer, que la direction avait condamné à terme, le montre : La mobilisation des salarié-e-s a permis l’étude d’alternatives pour réindustrialiser le site. 

La CGT sera présente à vos côtés, pour organiser et impulser toutes les initiatives nécessaires pour développer une industrie aéronautique répondant à la fois aux besoins mais aussi aux enjeux environnementaux majeurs.

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