Après avoir, comme à son habitude, négocié en bilatéral avec la direction un projet d’accord de régression sociale, le grand syndicat CFDT, sauveur des salariés d’AVS, enjoint, dans son dernier tract, les salariés mensuels à tenter de mettre la pression sur les syndicats CGT et CFE-CGC pour signer leur accord, qui prévoit la perte de 6,5 jours de RTT, la mise en place du flexitime ou travail à la carte, l’augmentation du nombre d’heures supplémentaires, et tout un tas d’autres petits bonheurs patronaux du même acabit !
Le syndicat héroïque a pris ses responsabilités…maintenant c’est aux autres ! Dit-il !
Prendre ses responsabilités…mais qu’est-ce que cela peut bien vouloir dire pour eux ?
- Est-ce que c’est signer une nouvelle convention collective rétrograde ?
- Est-ce que c’est signer un accord de fusion des établissements ?
- Est-ce que c’est de refuser absolument d’établir, avec les salariés, un rapport de force pour peser dans les négociations ?
- Est-ce que c’est d’accepter des plans de suppression d’emplois, sans même faire une déclaration en réunion de CSE ?
- Est-ce que c’est de porter en justice, pendant plusieurs années, un projet d’extension du temps de travail ex-THAV à tout AVS, puis en même temps, négocier un projet d’accord temps de travail en grave recul social sur le même périmètre ?
- Est-ce que c’est de négocier en bilatéral avec la direction un projet d’accord dans lequel nos dirigeants passent toutes leurs mesures antisociales, et ensuite faire croire aux salariés qu’il n’y a pas d’autres choix ?
Quant au sondage, nous disons ici que c’est un échec retentissant ! En effet, 43 % de participation sur AVS (seulement 30% à MIS), pour un projet aussi impactant pour les mensuels, c’est un désaveu manifeste ! Avec un simple tract, votre syndicat CGT a recueilli près de 60% de participation, avec un résultat de 97% pour l’extension du statut ex-THAV à tout AVS.
Donc sur les 43% de participation, seulement 50,4 % des votants ont choisi leur formule, soit 21,5 % des salariés mensuels d’AVS qui ont voté pour ! Et c’est à partir de ce sondage contraignant entre la « peste et choléra » et de la faible majorité qui s’est exprimé pour ce projet dans ce marasme abstentionniste, que nous devons trouver légitime ce bouleversement de notre temps de travail ?! En quoi est-ce démocratique ?! et en quoi est-ce légitime ?!
Mais heureusement, le syndicat CFDT est là pour nous expliquer, avec la novlangue toujours aussi détestable, dès lors qu’il s’agit de faire avaler aux salariés des reculs sociaux, que ce que propose la direction est acceptable et que le sondage balotilo est démocratique, qu’après tout on n’a pas vraiment le choix…et toutes ces balivernes éculées et usées d’avoir été trop utilisées ! Machine à résignation, à renoncement, semeuse de désespoir et d’aigreur !
Prendre ses responsabilités, pour nous, c’est :
- Ne jamais oublier que 100% des salariés ne veulent pas de modification de leur temps de travail.
- Ne pas oublier que 78.5% des mensuels ne veulent pas de leur formule, selon leur propre sondage !
- Ne pas annoncer que l’on va signer un accord, alors que rien n’est terminé !
- Ne pas tenter de manipuler les salariés, pour obtenir la signature d’un accord de reculs sociaux !
- Ne pas se réfugier derrière un vote qui représente une faible minorité de salariés, pour refuser, de manière puérile, le conflit des logiques !
- Au minima, de faire tout ce qui est en notre pouvoir, et absolument tout, pour garder nos acquis sociaux !
Bref, vous l’aurez compris, nous ne sommes pas près de baisser la tête et de regarder la pointe de nos chaussures, nous continuerons à nous battre et à dénoncer cette injustice profonde, le temps qu’il faudra pour rétablir nos acquis !!!