Pour les salarié-e-s d’AVS Moirans RAD, il n’y a plus qu’un shift le matin 6h-13h compte-tenu du nombre de personnes encore en activité. En tout et pour tout, en comptant Thales, Trixell et les prestataires qui gravitent autour, nous serions près de 150 salarié-e-s sur site contre près de 250 la semaine dernière. Un nombre malgré tout élevé dans les circonstances actuelles. Pour avoir un ordre de grandeur, le site AVS et TXL c’est autour de 700 personnes.
Pour AVS RAD, toutes les activités de production ont été arrêtées sauf une, celle qui consiste à habiller un tube radiologique nu prélevé sur le stock pour honorer nos commandes avec l’Inde. Comme nous le dénoncions auparavant, les salarié-e-s se mettaient (inutilement) en danger pour constituer un stock de produits estimé aujourd’hui à plusieurs mois. Et personne dans l’encadrement ne s’est posé la moindre question sur l’intérêt non seulement de continuer le stock mais en plus de maintenir un niveau de production du même niveau qu’avant la crise avec un personnel bien moindre !
Tout comme Trixell, notre activité liée à la santé a été identifiée comme critique par le gouvernement. Nous sommes donc dans l’obligation de la maintenir. Un comble pour une activité jugée marginale auparavant par le groupe et où la grande majorité des sites de Thales sont à l’arrêt (avec malgré tout pour ces sites le recours massif au télétravail). Pour mémoire, le groupe Thales avait tenté de vendre l’intégralité de son activité médicale en 2012 et la gère depuis en « bon père de famille » c’est à dire avec un niveau d’investissement relativement faible, en tout cas pas au niveau des enjeux actuels.
Les mesures de prévention ont donc été renforcées sur le site : avant de passer les tourniquets, remise de masques type chirurgicaux et prise de température systématique, la distanciation sociale a été portée à 2m et le nettoyage multiplié. Ces mesures devraient permettre de diminuer très fortement les risques.
Les relations sociales avec la direction se sont quelque peu apaisées avec le renforcement des mesures de prévention. Le niveau de tension avait atteint son paroxysme la semaine dernière comme en témoigne la lettre ouverte, et il était temps de réagir. Mais nous attendons encore des informations dans le cadre d’IRP qui ont cessé de fonctionner. Sur ce point, les élu-e-s du CSE devraient reprendre un fonctionnement minimal avec la tenue régulière d’un bureau. Les directions ont eu tendance ces derniers temps à penser que si les IRP étaient momentanément en veille, leurs prérogatives en termes de besoins d’information, de défense des intérêts moraux, matériels, collectifs et individuels devaient suivre le même chemin ! Pour la CGT c’est au contraire dans ces moments là qu’il faut redoubler d’attention et de vigilance. Le syndicat se doit de rester debout, réactif et de faire face aux évènements.